CECI EST NOTRE POST-PARTUM par Illana Weizman
Mon avis sur le livre « Ceci est notre post-partum » par Illana Weizman
Ce livre est un peu à part dans cette rubrique, car il n’emprunte pas seulement à la « psychologie », au sens large du terme, mais aussi à la sociologie, à la philosophie, à l’histoire. L’approche d’Illana Weizman est avant tout l’approche d’une chercheuse, puis celle d’une femme et enfin celle d’une mère. Faisant suite au hashtag #MonPostPartum, cet essai est à plus d’un titre passionnant, car il permet à la femme-mère d’inscrire sa propre histoire dans une trajectoire plus vaste qui la dépasse donc forcément, ce qui permet à la fois de faire retomber la pression, mais aussi de sortir de la honte et de la culpabilité. Manifeste engagé et militant, il permet la libération de la parole autour de cette période si particulière et largement invisibilisée du post-partum. Au-delà de ce sujet, il parle aussi des nombreuses injonctions qui sont faites aux corps des femmes (culte du jeunisme, du « perfect body », d’être au top à tous les étages), en cela, il parlera à toutes les femmes de tous les âges.
Résumé du livre « Ceci est notre post-partum » par Illana Weizman
Pour une femme, la naissance d’un bébé est un événement que la société qualifie de « magique », procurant un « bonheur immense et immaculé ». Si c’est en partie vrai, c’est bien vite oublier la réalité de la maternité et ses plus sombres nuances. C’est passer sous silence les difficultés et les remous des suites de couches. C’est cacher la douleur, la souffrance – physique ou psychique – qu’éprouvent les femmes dans les jours, les semaines, les mois, qui suivent l’arrivée de leur enfant.
Le post-partum, cette période qui débute après l’accouchement, mais dont la durée reste indéterminée selon les définitions et le vécu de chacune, est le grand tabou de la maternité. Illana Weizman dénonce l’invisibilité d’une expérience pourtant commune à des millions de femmes à travers le monde, et en décrypte les origines socio-culturelles. Elle encourage les femmes à s’informer, à partager leurs expériences, et avance des propositions politiques pour une meilleure prise en charge du post-partum. S’appuyant sur les nombreux témoignages du hashtag #MonPostPartum et sur ses qualités d’analyse sociologique, elle normalise les réalités du post-partum dans un manifeste libérateur.